Pascal Nègre brouille l'écoute

Arnaud de la Grandière |

Le PDG d'Universal Music voudrait limiter l'écoute gratuite sur des plateformes légales de streaming comme Deezer ou Spotify à quatre écoutes pour un même titre. Invité de l'émission Univox sur Radio Campus, il s'explique sur cet avis :

« Quand on voit des gens qui écoutent 35 fois la même chanson, vous vous dites qu'au bout d'un moment, le gars, il faut qu'il aille acheter le titre. » (à la 23e minute)

Pour Pascal Nègre, ces plateformes ne sont pas la solution : les revenus qu'elles génèrent sont insuffisants, et maintiennent l'internaute dans l'illusion de la gratuité des œuvres (jusqu'ici il semble que la diffusion en ligne financée par la publicité ait quelque difficulté à parvenir à l'équilibre financier).

Des déclarations qui ne seront sans doute pas du goût des plateformes concernées, alors que les divers acteurs de la musique en ligne ont signé lundi un accord nommé "13 engagements pour la musique en ligne".

Source : Rue89

avatar bruvin | 
Je vais me sentir seul mais je ne comprends pas ce qu'on lui reproche. Je n'ai pas l'impression que tout le monde saisi qu'acheter sa musique c'est faire vivre une chaîne économique et donc des gens. Le modèle de la gratuité s'est aussi montré défaillant au niveau de la presse. Pour ceux qui me parleront des journaux gratuits (comme Metro et 20 mns), je vais référence à du vrai journalisme (lisez un grand journal et la différence vous sautera aux yeux).
avatar Abudah237 | 
@ live4mac : Deezer paie Universal pour chaque morceau écouté, et ceci correspond à un accord entre les deux sociétés. C'est seulement qu'Universal devient plus gourmand. Ces propos sont donc assez scandaleux, car il accuse des utilisateurs qui utilisent un service légal pour lequel il a signé un accord commercial. C'est minable, mais caractéristique de l'état de l'industrie du disque.
avatar ch4zyx | 
En plus il nous dit qu'au bout de 35 fois "vous vous" dites que c'est le moment d'acheter, mais que c'est à seulement 4 écoutes qu'il faudrait réellement le faire ! ... bref...
avatar petitrobert | 
Et pas de médiathèque dans un rayon de 50 km....
avatar igloo | 
Bah personnellement... Je suis à 100% d'accord avec lui. Vive Spotify et mon abonnement, télécharger illégalement de la musique c'est has been et honteux, tout ça. Quant à la limitation du streaming gratuit, 4 fois, c'est trop peu, je l'avoue. 10 écoutes seraient plus adaptées. Mais il est vrai qu'un service de ce genre ne pourra pas vivre éternellement avec la pub et qu'il va falloir changer un peu les choses. Puis bon, pour Deezer, soyons sérieux : qui écoutent 35 fois la même chanson sur Deezer sans aller l'acheter (ou la télécharger illégalement) pour l'avoir ensuite dans son iTunes ? Deezer, c'est bien pour aller découvrir, écouter de temps en temps une musique qu'on a bien aimé à la radio... Mais pour une utilisation normale, c'est assez merdique, quand même. On va pas se faire chier avec sa page Deezer ouverte H24 pour écouter un album en boucle. Donc gueuler sur une limitation qui ne vous concerne même pas, je trouve ça plutôt ridicule... Sérieux, si tout le monde passait à un abonnement musical, ça serait tellement... génial ! On entendrait pratiquement plus parler de surveillance du net, d'Hadopi et même de Loppsi... Bref. Gueulez, faites vos aigris, vos rebelles, vos incompris... Mais PN a tout à fait raison sur tout ce qu'il dit, arrêtez un peu votre mauvaise foi de geek révolutionnaire.
avatar Abudah237 | 
@ ThoTokio : Non, lis mon commentaire précédent. Ses propos ne nous concernent pas en fait. Je rappelle que DEEZER EST UN SERVICE PARFAITEMENT LEGAL, payé par la pub, et sur lequel Universal touche de l'argent. Pas assez à son goût, mais ce n'est pas notre problème.
avatar iCaramba | 
[modéré par la rédaction] FI
avatar arnopier | 
S'il veut gagner plus, pourquoi ne crée-t'il pas lui-même un nouveau système? Peut-être n'est-il pas créateur... Par contre, il est indéniable qu'il n'apprécie guère l'innovation culturelle lorsqu'elle ne lui fournit pas ses sous… il devrait essayer de tendre la main dans la rue pour survivre, le pauvre...
avatar batou160 | 
Travaillant dans un espace spécialisé dans la culture et les nouvelles technologie je me retrouve quelquefois confronté avec des commerciaux des majors notamment Universal, wea ou EMI, l'hypocrisie veut qu'à 3 mètres du rayon multimédia où l'on vends des hdd à gogo à plus d'1 terra ma collègue elle enregistre des disques sur son plot et accueille les commerciaux des majors. Un seul mot sale con Nègre je me suis Wiretap studio plus un abonnement pro sur spotify pendant 2 mois et hop la zik bien taggée dans ma biblio iTunes en 320 ko/s
avatar RaZieL54 | 
Débat entendu il y a 3 ans entre un presentateur tv, Pascal Nègre et Gérard Louvin: Le presentateur: pourquoi n'y a t'il plus d'émissions de variétés comme en faisaient les Carpentier? Pascal Nègre: La demande du public a changée, les styles actuels ne sont plus adaptés à ce type d'émissions, les contrats des artistes sont trés complexes et leurs emplois du temps difficiles....bla,bla,bla Gerard Louvin: Je crois surtout qu'il n'y a plus assez d'artistes capables de faire des émissions de cette trempe. Les maisons de disques tournent avec un nombre de plus en plus réduit d'artistes, sélectionnant les forts rendements. J'oserai bien paraphraser l'immense Pierre Desproges : "Marguerite Duras, qui n'a pas écrit que des conneries. Elle en a aussi filmé" et dire que Pascal Nègre ne dit pas que des conneries... Mais je risquerai de ne pas respecter l'étiquette du lieu(commun) Les maisons de disques vont trés bien, l'industrie du divertissement jubile devant ses benefs record, les gérants de la SACEM ont des salaires de ministres (entre connivents)... Et je ne considére pas les rapaces de l'autre coté de l'atlantique (quoique Jean-Marie Messier - celui qui ne peut s'empêcher de rigoler lorsqu'il passe devant un tribunal- avait largement le niveau outre-atlantique).. Par contre la majorité des artistes vit du RSA, les ingé du son sont payés au lance pierre, les musicos de studio gagnent mal leurs vie, les petit cinéastes indépendants sont en voie de disparition, la culture s'éteint dans l'indifférence, les langues autres que l'anglais sont de moins en moins représentées sur le Net. Et tout ça uniquement du fait du mercantilisme industrieux dont monsieur Nègre est le chantre, et sans parler des accointances contre nature entretenues entre ces messieurs de l'industrie du divertissement et des politiques malhonnêtes. Le monde du Parrain ou celui décrit dans les Incorruptibles ressemble à un jardin d'enfants en comparaison. Le téléchargement est un phénomène à l'impact négligeable, au pire des cas... En France on paye cher la culture, on paye des taxes iniques et illégales sur les supports, pour engraisser les ronds-de-cuir, et les artistes s'en sortent de plus en plus mal (comme tous ceux qui travaillent à produire vraiment de l'utile d'ailleurs)! Les vrais pirates de la culture ce sont ces industriels du divertissements, qui volent, dépouillent, asservissent le monde de l'art et la culture et mettent le consommateur en servitude. Ce Pascal, qui n'en a meme pas la valeur, est bien le champion du cynisme dans son exploitation de l'humain et de la culture... Et il faudrait que les vrais journalistes arrêtent d'employer les termes imposés par cette industrie délétère, a commencer par ce terme répugnant des ayants-droits, qui ne fait que recouvrir celui de rentier.
avatar jegolu | 
Ah le "tube", terme inventé par Boris Vian ! Écouter 35 fois la même chanson, c'est un truc de jeune, un truc de ceux qui n'ont pas les plus gros moyens. L'apprentissage musical se fait avec le temps, la perte du zapping et de la mise en boucle se perdent en vieillissant. Jeune, j'ai 48 ans, on notait la position du début de la chanson sur le compteur du magnéto cassette. Et puis est arrivé la possibilité de repérer les blancs entre chaque titre, et la répétition automatique. Et ensuite le Cd et sa télécommande. Le parallèle avec les disques est identique. Auparavant il y avait les titres sur 45 tours et les albums. Ensuite pour vendre l'album on y mettait le 45 tours. Maintenant on enrobe le 45 tours. J'achète du vinyle dans 98% des cas. Et sur la période 1955 1975. Et bien je ne saute jamais une piste et je respecte l'œuvre. Education, qualité artistique, évolution des technologies... C'est un tout. Une seule chose ne change pas : la culture, c'est cher !
avatar iskandar | 
Ça lui suffit pas hadopi
avatar nicoguitare | 
A force de lire les déclarations et interviews de monsieur Nègre, nous avons malheureusement l'impression qu'il passe surtout pour une sorte de comptable économiste obsédé par l'argent, alors que nous espérerions entendre quelqu'un de beaucoup plus passionné par la musique.
avatar 6ix | 
Mais quand est-ce que cet abruti va se mettre dans la tête que la solution est la licence globale!?
avatar jmquidet | 
En tout cas le PN il a déjà la connerie globale...
avatar maudet/demarthe | 
@Nonoche Le contrepet complet est "...brouillait l'écoute du speaker, qui avait une panne de micro". Précisons que le sujet était une speakerine à l'origine :) Mais je comprends que tu n'aies mis que le début :) Quant au sujet lui-même, je n'ai pas d'avis définitif, je n'utilise pas Deezer (c'est lui qu'on utilise autour de moi, Spotify étant inconnu pour l'instant). Mais je le trouve pratique pour des ado et pré-ado par exemple, car ils écoutent les dernières nouveautés principalement, et se lassent assez vite. Plus pratique que de leur mettre en place iTunes ou autre, avec 3 fois rien dedans, ou qui ne leur plaira finalement pas, et surtout, solution légale. @simon_pr En voyant ce chiffre, je me croyais loin, et pourtant un rapide calcul donne des chiffres impressionnant également, avec mon iTunes, qui possède environ 4000 titres... Mais un nombre important vient de rip de CD, vinyles et DVD.
avatar Oh la belle Pomme | 
"Arrêtez de l'embêter, il doit être visible pour vendre son livre" L'éditeur aimerait bien que ce bouquin rende. ^^
avatar john | 
C'est quoi ce parallèle douteux entre être riche et accéder à la culture ? Tout le monde peut accéder à la culture. Il ne faut pas être riche pour avoir un portable, tout le monde en a un. Il ne faut pas être riche pour avoir accès à internet, pratiquement tout le monde a accès à internet s'ils le veulent. Alors je suis plutôt d'accord avec PN lorsqu'il dit que tout le monde paye son abonnement internet, et tout ce qui en découle mais ne paye pas la musique. Une chanson à 0,99€, je vois pas là le besoin d'être "riche". Aujourd'hui, Spotify propose un abonnement extraordinaire avec pour 9,90€ / mois toute la musique en illimité. C'est ça la révolution.
avatar uecic | 
[modéré par la rédaction]
avatar john | 
La lettre recommandée est en cours d'acheminement vers ton domicile. ;)
avatar sylver | 
Je voudrai juste intervenir par rapport a mon métier d'auteur/compositeur. Sur deezer ou spotify je touche 0,01 euros par ecoute et encore je suis auteur et compositeur donc je ne divise pas avec d'autres collaborateurs! Donc il me faut 10 000 écoutes pour gagner 100 euros, ce qui a mon niveau n'est pas la d'arriver. Il y a qq années on pouvait vivre Grace a ses ventes de disques ou ses droits d'auteurs, aujourd'hui c'est impossible en tant qu'indépendant. D'ailleurs je ne savais même pas qu'on ne touchait qu'une fois même si le titre était ecoute 100 fois. Ca doit marcher par adresse Ip. Mais bon je trouverais normal que les 0,01 euros soit verse a chaque ecoute même si c'est la même personne.
avatar Tibimac | 
@ usmar : T'es gentil, mais sur Spotify, puisqu'il est manifestement question de celui-ci, on paye un abonnement, un forfait, de 10€ par mois, pour avoir le droit d'écouter ce qu'on veut (du catalogue) durant cette période. On va pas en plus payer à chaque écoute... Maintenant, si personne n'écoute tes productions, tu m'en vois désolé, mais pas vraiment responsable.
avatar Jeje68040 | 
Il devrais démissionner il y es pour quelque chose de la baisse des ventes d'albums sa fait 10ans qu'il vide les caisses Pascal nègre tu parle d'un nom dehors tentend!!!!!!!!!
avatar sylver | 
@bigdidou Évidemment que tu vas pas payer, c'est jamais toi qui paye directement a la sacem, j'aimerai savoir sur ces 10 euros comment spotify reverse a la sacem, aux producteurs, aux ayants droits pour que ces derniers vivent de leur travail. Mon post avait jure pour intention de montre que les artistes et les producteurs ne sont pas tous des gros "Enc...les" Comme on peut le lire sur les commentaires. Il est juste aujourd'hui impossible de vivre de sa création (pour les Inde) alors que c'est bien un métier comme un autre. Est-ce que toi tu es rémuneré pour ton travail?
avatar Bastienzz | 
Les artistes se sont enrichis pendant des années grâce a une technologie de duplication (l'artiste enregistrait une fois, et vendait des milliers de disques). Aujourd'hui, c'est une technologie de duplication qui les ennuie. Il faut donc se poser aussi la question inverse : était-ce normal de s'enrichir autant grâce à ces technologies de duplication (parce que si ils vendaient 100000 fois, ils n'interprétaient pas 100000 fois) sinon il n'y a pas de raison de se plaindre aujourd'hui de l'effet inverse causé par l'évolution du même type de technologies.
avatar RaZieL54 | 
@gloupsy La question que tu poses est effectivement fondamentale. J'amenerai juste une précision pour centrer la réflexion. Si quelques "artistes" ont bénéficié de cet enrichissement colossal, ce n'est pas tant cette minorité qui se plaint, mais bien les membres de l'industrie du divertissement, qui n'ont souvent aucune activité artistique et encore moins de talents. Que quelques artistes géniaux et vraiment uniques fassent fortune grace a leurs dons et bénéficient d'une diffusion mondiale, c'est normal et ce n'est pas nouveau. C'est l'industrie du divertissement qui s'est développée en parasitant l'artiste, mais aussi le technicien (ingé du son, cameraman,etc), le petit editeur, le petit commerçant (combien y a t-il de disquaire?, de cinéma indépendant?) et le consommateur(souvent amateur lui-meme). Sans une technologie de duplication a tres bas tarif, cette industrie n'aurait meme pas émergée, on en serait resté a la dimension artisanale, et les gens comme Nègres serait encore usuriers dans le meilleurs des cas ou auraient d'autres activités exploitants la personne et punissable dans beaucoup de pays... Pour ces gens là, comme Nègres, l'artiste est une matière première, comme l'est le bois ou le pétrole: tant qu'il peut se faire des bénéfices croissants dessus, il continu, dans le cas inverse (pour quelques pourcent en moins) il l'abandonne. La technologie de la production numérique comme de la duplication numérique est un progrès phénoménal, qui libère la créativité et laisse libre l'individu de produire et découvrir d'autres horizons. L'industrialisation des arts et de la culture est une perversion exploitant ces technologie en les détournant... Cette industrie a apauvrie le monde artistique, a étouffée la culture en en faisant un produit nivelé, aseptisé. Et cette industrie s'attaque maintenant à la connaissance...
avatar neochti | 
@Gloupsy @ROM54 : +1 Angle de vue interessant.

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