Musique : le dématérialisé progresse plus vite que le physique ne chute

Anthony Nelzin-Santos |

Le Syndicat national de l'édition phonographique a publié les résultats du 1er trimestre de l'année 2012 du marché de la musique enregistrée. Premier enseignement : si le marché est globalement en baisse d'une année sur l'autre, cette baisse reste mesurée (- 5 %). Il représente 115,7 millions d'euros, dont 32,6 millions pour le marché de la musique dématérialisée.

La vente en ligne progresse ainsi de 23,9 %, alors que la vente sur support physique baisse de 13 % : la musique dématérialisée génère désormais 28,2 % du chiffre d'affaires du marché de la musique en France, contre 21,1 % au premier trimestre 2011. La croissance de la vente en ligne n'est néanmoins pas encore à même d'endiguer le repli du marché global. On rappelle que la structure de vente est en effet très différente : alors qu'il se vend 12 fois plus d'albums que de singles en magasin, il se vend presque autant de morceaux à l'unité que d'albums en ligne, alors que le morceau seul est le produit le moins rentable de l'industrie musicale.

Tous les secteurs de la musique dématérialisée ne connaissent pas la même trajectoire : alors que la vente représente plus de la moitié du chiffre d'affaires du « numérique », les revenus de l'abonnement et du streaming poursuivent leur forte progression et représentent désormais 39 % du marché. En clair : lorsque l'iTunes Store et ses concurrents progressaient de 28 % et généraient 17,2 millions d'euros au 1er trimestre, le streaming financé par la publicité progressait de 31 % (4,1 millions d'euros) et l'abonnement de 46 % (8,7 millions d'euros). Les produits dérivés de la musique sur téléphone portable ne représentent désormais plus que la portion congrue (8 %) de ce marché.

Le SNEP a aussi mesuré l'impact de la fermeture de Megaupload : la fréquentation des sites de téléchargement illégal direct a baissé d'un tiers, alors que le P2P est stable. Dans le même temps, six millions de personnes découvraient l'offre légale : la fréquentation de l'iTunes Store en France a progressé de 25 %.

Enfin, l'organisation se plaint du manque incroyable de diversité dans l'offre radiophonique : seuls 7 % des titres représentent les trois quarts des diffusions, soit 50 morceaux sur 700 qui ont été envoyés aux radios entre janvier et mars. Si vous avez l'impression d'entendre toujours la même chose lorsque vous écoutez Fun Radio, NRJ, Skyrock ou Virgin, c'est parce que c'est le cas : ces radios ont diffusé chacune plus de 300 fois une poignée de 30 morceaux.

avatar eipem | 
"Si vous avez l'impression d'entendre toujours la même chose lorsque vous écoutez Fun Radio, NRJ, Skyrock ou Virgin, c'est parce que c'est le cas : ces radios ont diffusé chacune plus de 300 fois une poignée de 30 morceaux." C'est exactement pour ça que j'ai toujours détesté les "radio libres". Ces trous du cul n'ont jamais été capables de prendre le moindre risque. Et aujourd'hui grâce à des outils comme Genius et Deezer on peut découvrir des centaines d'artistes excellents totalement inconnus de ces ignorants. La radio musicale aujourd'hui c'est de l'easy-listenning en boucle. Je les déteste.
avatar adrianweatherly | 
C'est autant "zéro" que de ne pas voir que 30 ans de radio libre se sont écoulés. La majorité du secteur n'est devenu qu'une machine à super-profits. L'épicentre de la liberté et de la diversité culturelle n'est plus au niveau des radios libres...
avatar begs | 
@joneskind : + 42 ... Au minimum.
avatar jegolu | 
@Subs_255 Le vinyle ne reviendra pas car il n'est jamais parti. Tous les week-end depuis des annees je m'offre une demi douzaine de vinyles neufs chez l'ami Francis rue des Maréchaux à Nancy. Certainement le disquaire indépendant de France avec le plus d'ancienneté, bientôt 40 années d'existence. Un Deezer vivant ! Vive les 17, 25 et 30 cm.
avatar patrick66 | 
Ouf J allais pleurer mais je vois donc que la cash machine n'est pas cassée. Allez une ch'tite larme quand même pour le pôvre Monsieur PN d'Universal Music et pi après on se connaît plus...
avatar fks86 | 
Et ils oublient de signaler que le live est devenu une magnifique machine à cash. Mais comme d'habitude dans cette industrie : une minorité se gavé et la grande majorité n'a droit qu'à des miettes.
avatar ylgmac | 
Moi je me dis toujours que peut être que ce marché de la musique est comme une bulle internet qui est en train d'éclater petit à petit car surestimé : un peu comme l'action facedebouc :p
avatar ylgmac | 
Seulement les dirigeants de ces maisons de disques ne veulent pas l'entendre : alors il ponctionnent tous le monde : le public au service des GROS interets de puissants privés !!!

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