Random House pourrait arriver sur l'iBookstore

Anthony Nelzin-Santos |

Filiale du groupe Bertelsmann (RTL Group, Groupe M6, Prisma Presse…), l'éditeur Random House hésitait jusqu'ici à adopter le modèle d'agence, qui renverse les pratiques tarifaires et laisse à l'éditeur le soin de fixer les prix. Le premier éditeur mondial a finalement décidé d'y aller, ce qui lui offre la possibilité de bientôt offrir son catalogue dans l'iBookstore.

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« Il nous faut vraiment réfléchir à cette volonté de changement radical de notre modèle économique » expliquait il y a quelques mois Markus Dohle, président de Random House : « est-ce que les éditeurs savent fixer le bon prix de vente ? Cela n'a jamais été notre métier ». Le passage vers le modèle d'agence nécessite de revoir les relations entre l'éditeur, ses auteurs, et les agents de ses auteurs. La tonalité est aujourd'hui différente : « le modèle d'agence garantit une marge plus importante pour le distributeur par rapport à nos précédents accords de distribution ». L'élément déclencheur ? Le Kindle Store.

À la faveur d'un accord avec Amazon, le livre électronique représente désormais environ 10 % du chiffre d'affaires de l'éditeur. Son catalogue regorge il est vrai de succès internationaux comme les ouvrages de Stieg Larsson (Milennium, trilogie qui a passé le million d'exemplaires sur le Kindle Store) ou de Dan Brown. Random House résistait cependant au modèle d'agence pourtant popularisé par Amazon, et était engagé dans des discussions musclées avec Apple. Il a aujourd'hui cédé et fixera les prix des ouvrages et abandonnera une commission aux distributeurs, une pratique nouvelle qui ne va d'autant pas de soi qu'elle est contestée par certains sur le terrain légal (lire : iBookstore : Apple va devoir revoir sa copie en Grande-Bretagne).

L'éditeur pourrait aujourd'hui décider de distribuer ses titres dans l'iBookstore, comme le laisse d'ailleurs à penser ses dernières déclarations : « ce changement est à la fois une plus grande implication dans cette transition réussie vers le numérique avec nos partenaires actuels, mais aussi une occasion de sceller de nouveaux accords ». Cette annonce deux jours avant un événement dédié à l'iPad n'est peut-être pas tout à fait une coïncidence : Apple pourrait annoncer l'entrée du premier éditeur mondial dans sa librairie numérique. Il rejoindrait alors HarperCollins, Hachette, Penguin, Macmillan et Simon & Shuster, ses principaux concurrents.

Via AppleInsider

avatar varrot | 
Et dire qu'il a fallu qu'Hollywood envisage un remake des films Millenium pour que les éditeurs US s'intéressent à la trilogie et que l'un d'eux la publie… malgré le succès de ventes en Europe.
avatar RWANITO93 | 
Je ne sais pas si c'est le matin, moi, ou le texte, mais je ne le trouve pas très clair. L'essentiel est décrit dans le titre, mais qu'est-ce que le "modèle d'agence" ? En gros, jusqu'ici, les prix sont fixés par le distributeur (ou comme en France, selon catégories) alors que le modèle d'agence demande aux éditeurs (Hachette, Random House, etc...) de fixer les prix eux-mêmes ? Enfin : "Il a aujourd'hui cédé et fixera les prix des ouvrages et abandonnera une commission aux distributeurs[...]." La commission étant à Apple/Amazon/boutique en ligne ? Merci :)
avatar manu1707 | 
@ oomu : Pas compris. Comment le prix peut-il fixé par le distributeur alors qu'il doit être le même partout ? Et comment l'éditeur peut-il accepter que ce soit un tiers qui fixe le ni eau de ses profits ? Ce n'est vraiment pas clair.
avatar eipem | 
Si cela pouvait permettre d'étoffer la bibliothèque disponible sur l'iBook Store... Parce que franchement il n'y a rien sur ce store. Je ne sais même pas si il y a plus de 1000 livres, et en collection arlequin! Entre les romances à deux balles et la saga twilight (une autre romance à deux balles d'ailleurs) y a pas grand chose... Où sont les Nick Cave, les Palanhiuk et les Kerouac? Les Orson Scott Card, les K. Dick ou les Dan Simmons?

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