Cartes : le fossé entre Google et Apple se creuse encore

Nicolas Furno |

La suite de l’étude comparative entre Google Maps et Apple Plans menée par Justin O’Beirne porte un nom très explicite : le fossé de Google Maps. L’avance de Google a toujours été un point sous-jacent dans cette étude passionnante qui en est à sa troisième étape, mais cette fois c’est le cœur du sujet. Et comme toujours, la démonstration est implacable et cruelle pour Apple.

Image de base : jwalsh (CC BY 2.0) Cliquer pour agrandir

Si vous aviez raté les deux premiers volets de son étude :

Google cartographie tous les bâtiments sur la planète

L’étude part d’un constat simple : Google affiche sur ses cartes un très grand nombre de bâtiments, Apple ne le fait quasiment jamais.

Son auteur part d’un exemple qu’il connaît bien, le quartier de son enfance, dans une petite ville rurale de l’Illinois. La commune compte environ 10 000 habitants, ce qui est déjà pas mal, mais assez peu aux États-Unis et pour preuve de sa faible importance pour Google, Street View ne couvre que les deux rues principales de la ville, pas plus.

Différence entre Google Maps et Apple Plans dans une ville rurale des États-Unis. (© Justin O’Beirne) Cliquer pour agrandir

Par ailleurs, la comparaison en faveur de Google se maintient à toutes les échelles. L’auteur a confronté des bourgades de 1000, 100 et même d’une dizaine d’habitants seulement, et les cartes de Maps affichent à chaque fois les bâtiments, là où celles de Plans sont quasiment vierges.

Différence entre les deux services, dans une commune d’une centaine d’habitants seulement. (© Justin O’Beirne) Cliquer pour agrandir

Justin O’Beirne s’intéresse avant tout aux États-Unis, mais il ne faut pas longtemps pour confirmer son constat ailleurs dans le monde. En France, par exemple, Google Maps affiche bien les maisons, même dans des hameaux de quelques dizaines d’habitants.

Un exemple sur les côtes bretonnes : Google Maps à gauche avec toutes les maisons, Apple Plans à droite avec que des rues. Cliquer pour agrandir

On pourrait croire que Google a de l’avance à l’échelle globale et notamment dans le monde rural, mais que le match est plus serré dans les grandes villes. Et c’est vrai qu’Apple affiche les formes de bâtiments dans quelques grandes villes, souvent là où FlyOver (les images aériennes proposées par Plans), est aussi disponible.

Cette information est néanmoins incomplète et surtout beaucoup moins précise que celle de Google. Plans se contente souvent de formes grossières, là où Maps affiche beaucoup de détails, surtout pour les gros bâtiments, comme cet exemple de la Grace Cathedral de San Francisco le prouve bien. Sur la carte de Google, on n’aurait pas besoin de toponymes, la représentation de l’édifice religieux est suffisamment précise pour qu’on l’identifie immédiatement. Ce n’est absolument pas le cas en face.

Même quand Apple affiche des bâtiments sur ses cartes (droite), le niveau de détails est incomparablement plus élevé chez Google (gauche). (© Justin O’Beirne) Cliquer pour agrandir

En fait, Google est si précis qu’il ne cartographie pas seulement les grands édifices connus, les immeubles des grandes villes et les maisons isolées en campagne. Ses cartes contiennent bien plus de détails, comme les garages et abris de jardin de ce lotissement.

Maps ne se contente pas de représenter les bâtiments principaux, les cartes contiennent tout ce qui est visible, y compris des abris de jardin ou garages, comme ici dans ce quartier résidentiel. (© Justin O’Beirne) Cliquer pour agrandir

Justin O’Beirne donne d’autres exemples qui montrent la précision affolante de Google Maps. Ses représentations sont suffisamment précises pour distinguer les fenêtres en baie, typiques de San Francisco.

Sur cette carte de San Francisco, les ronds signalent les endroits où il y a des fenêtres en baie. Google les a tous (gauche), Apple n’en a aucun. (© Justin O’Beirne) Cliquer pour agrandir

Google Maps est si précis que l’on peut distinguer les équipements de climatisation sur les toits de certains immeubles…

Sur cet immeuble de Los Angeles, on distingue très clairement les cheminées de la ventilation et même les hélices à l’extrémité. (© Justin O’Beirne) Cliquer pour agrandir

Un processus automatisé et extrêmement rapide

Pourquoi cette différence entre les deux services ? Google a commencé en 2012 à exploiter les images aériennes à sa disposition pour, non seulement comptabiliser chaque bâtiment, mais aussi créer des modèles 3D aussi précis que possible. L’initiative a commencé modestement, avec 1000 bâtiments dans le monde, mais l’entreprise a accéléré le rythme très, très vite. Six mois plus tard, 25 millions de bâtiments sur des zones urbaines entières avaient été ajoutés aux cartes.

Ces progrès extrêmement rapides s’expliquent par un processus entièrement automatisé. Google a mis au point un algorithme capable de repérer les bâtiments sur les photos satellitaires à sa disposition, puis d’en extraire des contours précis et ensuite de les ajouter à la carte. Une fois que l’ensemble est au point, il n’y a plus qu’à l’exécuter sur toutes les images satellite et enrichir les cartes du monde entier.

Pour générer les formes de ses bâtiments, Google exploite les images satellites collectées dans le monde entier. Un algorithme créé par les cartographes du groupe fonctionne depuis en permanence, sans intervention humaine. (© Justin O’Beirne) Cliquer pour agrandir

C’est un processus si rapide qu’il y a des endroits où Google affiche des bâtiments… avant les routes qui les desservent !

Sur cet exemple, les maisons présentes sur la photo satellite (droite) sont aussi affichées sur les cartes, alors que la route n’est pas encore tracée (gauche). (© Justin O’Beirne) Cliquer pour agrandir

L’approche d’Apple en comparaison est bien plus conventionnelle. L’entreprise propose parfois des cartes avec des bâtiments, mais pas partout. Et quand c’est le cas, ce n’est pas toujours complet, comme l’a noté l’auteur de l’étude. Vérifications faites, la firme de Cupertino semble toujours utiliser les données de TomTom, qui reste encore la source principale de Plans. Il suffit de voir comment, dans de nombreuses villes américaines au moins, les bâtiments sont présents strictement aux mêmes endroits.

Dans de nombreuses villes, comme ici à Chicago, les bâtiments affichés sur Plans (droite) s’arrêtent brutalement, au même endroit que sur les cartes de TomTom (gauche). (© Justin O’Beirne) Cliquer pour agrandir

Maps continue inexorablement de creuser son avance sur Plans

Les cartes de Google sont plus riches en affichant les formes des bâtiments partout dans le monde, c’est un avantage en soi sur celles d’Apple, mais ce n’est pas le plus gros atout et ce n’est certainement pas le plus important. Le géant de la recherche n’a pas seulement mis au point une solution automatisée pour enrichir visuellement ses cartes, il a surtout exploité ces données pour en générer de nouvelles.

Les formes des bâtiments ont servi de base de travail pour ajouter une nouvelle fonction à Maps à l’été 2016 : les zones d’intérêt. Dans toutes les villes, les zones où il y a une grande concentration de boutiques et restaurants sont mises en avant avec une nouvelle couleur orange.

Avant et après la mise à jour des cartes à l’été 2016 : les zones les plus intéressantes sont bien mises en avant sur la droite. (© Justin O’Beirne) Cliquer pour agrandir

Google n’a pas détaillé son algorithme, mais indiqué qu’il se basait sur la concentration de points d’intérêt intéressants, comme des restaurants, des bars ou encore des magasins. En clair, les rues où il y a plusieurs points d’intérêt dans ces catégories sont jugées plus importantes que les autres et mises en avant. Un visiteur peut ainsi, dès les premiers niveaux de zoom, repérer les endroits les plus pertinents à visiter.

Mais comme le montre Justin O’Beirne, l’entreprise ne s’est pas contentée de mettre en avant des rues. Les zones d’intérêt de Maps sont en fait des formes rectangulaires qui encadrent les rues et qui intègrent les bâtiments. C’est là que le travail de reconnaissance effectué en amont commence à payer : Google sait non seulement où sont les restaurants dans une ville, la firme sait aussi quelle forme ils ont. Ce qui lui permet in fine de dessiner des zones d’intérêt plus précises sur ses cartes.

Les zones d’intérêt de Maps sont représentées en fonction de la taille et de la forme des bâtiments, et pas seulement des rues. (© Justin O’Beirne) Cliquer pour agrandir

Ce détail est plus important qu’on pourrait le croire. En dessinant ses aires d’intérêt autour des bâtiments plutôt que des voies, Google offre davantage d’informations aux utilisateurs, en particulier un degré d’importance différent. Une série de petites boutiques et de petits restaurants alignés sur une rue aura visuellement moins d’impact qu’un bloc de grands magasins, par exemple.

L’étude ajoute que Google a utilisé en fait deux jeux de données pour créer ces nouvelles informations. Les photos satellite ont servi à générer les formes de bâtiments qui ont servi elles-mêmes à dessiner les zones d’intérêt plus précisément sur la carte. Mais pour connaître la nature de chaque lieu recensé dans Google Maps, l’entreprise a utilisé une autre source d’informations : Street View.

Les photos prises dans les rues de toutes les villes ne servent pas uniquement aux visiteurs de Google Maps, elles sont aussi utilisées en interne pour enrichir les données. En particulier, des outils de reconnaissance d’images sont utilisés pour détecter la présence d’un commerce et ensuite distinguer sa nature. Cette information est essentielle pour définir les zones d’intérêt, tout autant que la forme des bâtiments.

Les zones d’intérêt ont été créées à partir de deux informations, elles-mêmes extraites de deux jeux de données totalement différents. Il faut de la patience et beaucoup d’investissement pour mener au bout un tel projet. (© Justin O’Beirne) Cliquer pour agrandir

C’est pour cette raison que l’auteur parle de fossé entre Maps et Plans. Google a commencé à exploiter Street View pour la liste de points d’intérêt en 2008, huit ans avant de déployer les zones d’intérêt. Et l’entreprise a commencé à générer des formes en 3D de tous les bâtiments à partir de photos satellite en 2012, quatre ans avant. Il a fallu un gros investissement et surtout un investissement constant au fil des années pour qu’une telle fonction voit le jour.

Pendant ce temps, Apple n’a rien, ou presque. Il lui manque les formes de bâtiments, et comme la deuxième partie de l’étude le montrait très bien, les points d’intérêt ne sont toujours pas placés correctement sur les cartes de Plans. C’est toujours le cas en ce début d’année 2018, près de six ans après la création du service, même à San Francisco où siège l’entreprise, même pour ce qui sera la plus haute tour de la ville quand elle sera terminée cette année.

Cet exemple à San Francisco est cruel pour Apple : la tour Salesforce sera le plus haut gratte-ciel de la ville et il n’est même pas placé au bon endroit sur Plans (droite). Pendant ce temps, Maps se débrouille très bien (gauche). (© Justin O’Beirne) Cliquer pour agrandir

L’erreur de la tour Salesforce a été corrigée depuis la publication de l’étude. Elle montre toutefois au strict minimum qu’Apple n’a pas les processus automatisés de Google. La preuve, l’entreprise dispose d’une fonction de survol nommée FlyOver. Ce sont des photos prises à hauteur d’avion ou d’hélicoptère et elles pourraient servir également à enrichir Plans avec la forme de tous les bâtiments.

Mieux, les photos aériennes permettraient d’avoir des formes de bâtiment encore plus précises et de meilleure qualité que celle de Google. Mais ce n’est pas systématiquement le cas, comme on peut le constater facilement en comparant les zones couvertes par FlyOver et la présence de bâtiments.

Google Maps et Apple Plans ont des photos aériennes de Mulholland Drive, à Los Angeles… (© Justin O’Beirne) Cliquer pour agrandir
… mais seules les cartes de Google affichent des bâtiments sur cette même zone. (© Justin O’Beirne) Cliquer pour agrandir

On pourrait arguer que Plans est un service nettement plus récent que Maps. C’est vrai, mais il ne faudrait pas non plus oublier qu’Apple dispose de FlyOver depuis la création de son service. C’est à la même date que Google a commencé à mettre en place ses programmes automatiques pour convertir les photos aériennes en formes 3D d’une part, et pour analyser les photos de Street View pour en extraire les points d’intérêt d’autre part.

Dans les cinq ans qui ont suivi, Google a créé un tout nouveau jeu de données à partir des informations à sa disposition. Et Apple n’a rien fait, si ce n’est survoler davantage de villes pour enrichir FlyOver. Maps était en avance, certes, mais il n’a cessé d’avancer sans s’arrêter ces dernières années, là où Plans a, en comparaison, stagné.

Un fossé encore plus profond demain ?

Le pire pour Apple, c’est que Google ne fait que commencer. Maintenant que Maps dispose du nom et de la fonction de tous les bâtiments, maintenant que le service dispose aussi des formes exactes de chaque bâtiment, de nouvelles fonctions peuvent être envisagées. Justin O’Beirne en cite deux différentes, en rapport avec des domaines en vogue aujourd'hui et qui deviendront probablement essentiels demain.

La réalité augmentée, tout d’abord. Afficher directement sur le monde autour de nous un itinéraire ou la position d’un point d’intérêt est une idée déjà exploitée. Mais imaginez si l’on pouvait non seulement afficher la destination, mais aussi la montrer en encadrant le bâtiment correspondant ?

Extrait d’une vidéo d’anticipation publiée par Microsoft en 2012. Cliquer pour agrandir

Mieux encore, Google peut désormais connaître la position de chaque point d’intérêt à l’intérieur d’un bâtiment. Par exemple, si une boulangerie partage le rez-de-chaussée d’un immeuble avec un coiffeur, les points d’intérêt peuvent être positionnés plus précisément sur la carte.

Ce sera encore plus utile à l’heure de la conduite autonome : les voitures de Google pourront vous déposer ou venir vous chercher, non plus en fonction d’un numéro dans la rue, mais de la position exacte d’une porte. Ce sera utile dans de nombreux cadres, autant en ville pour distinguer plusieurs points d’intérêt, qu’à la campagne où les maisons isolées sont souvent associées à une boîte aux lettres qui n’est pas nécessairement au niveau du logement.

Google connaît déjà la position de chaque porte grâce à Street View. Une information qui devrait s’avérer indispensable à l’heure de la conduite autonome. (© Justin O’Beirne) Cliquer pour agrandir

Toutes ces données sont déjà très utiles et elles devraient l’être encore plus à l’avenir. Google continue de creuser le fossé qui le sépare d’Apple et, pour être honnête, de tous ses autres concurrents dans le domaine.

La partie est-elle totalement perdue pour Apple ? Pas nécessairement, puisque Google n’a rien fait qu’un tiers ne pourrait reproduire. Ce qui manque fondamentalement à l’entreprise de Cupertino, et ce depuis le début, ce sont des moyens. Plans pourrait être bien meilleur aujourd'hui si ses concepteurs en avaient fait une priorité bien plus élevée dès le départ, si des voitures avaient été commissionnées pour rouler partout dans le monde et commencer à remplacer Street View, si des algorithmes avaient été créés pour exploiter davantage les données de FlyOver, si des corrections plus systématiques des données avaient été mises en place…

Pour le moment, Apple n’a jamais fait l’effort nécessaire pour montrer qu’elle prenait ses cartes au sérieux. Il y a eu des progrès en cinq ans, ce serait faux de le nier, mais ce n’est pas du tout suffisant pour réduire l’écart avec Google, même si ce dernier avait gentiment bloqué ses cartes dans leur état de 2012.

Google Maps (gauche) et Apple Plans (droite) en 2012. Cliquer pour agrandir

Non seulement Maps n’a pas arrêté d’évoluer quand Plans est sorti, mais Google a encore accéléré la cadence. Autant dire que pour rattraper le retard, Apple va devoir consacrer des moyens encore plus énormes. L’entreprise en a-t-elle seulement conscience ?

avatar armandgz123 | 

Je suis très déçu de plan personnellement... surtout venant d’Apple

avatar frankm | 

@armandgz123

Je viens d’adopter Google maps dont l’interface est bien supérieure à Waze pour les mêmes données

avatar ovea | 

@armandgz123

Plan est totalement inutilisable en mode recherche, et c'est certainement la meilleure façon de caractériser le système iOS qui pourrait donner accès à des réglages ou aux capacités dûment implémentés dans les applications quant à leurs réglages, par la recherche.

Plan devrait se cantonner à la visualisation là où les différentes vues selon l'échelle, et relief est beaucoup plus pratique pour se répéter rapidement qu'avec Map

avatar frankm | 

J’en ai abandonné à contre cœur Apple Plan. Mais quand on ne trouve pas en quelques caractères le nom d’une rue adjacente à ma position, quand on ne trouve pas un POI recherché en toutes lettres tel qu’il est écrit sur Plans. On ne peut plus rien pour eux.
Obligé de me taper Waze et son interface pour pré ados et surtout de ne pas oublier de forcer à quitter cette merde qui depuis iOS 10 est autorisée à tourner en arrière plan (option arrière plan sur OFF)

avatar vlsf1 | 

@frankm

Assez d’accord. J’ai inversé les icones de Plans et Google Maps personnellement. Au moins avec Google les données sont fiables.

avatar Madalvée | 

Et ça vous fait pas flipper que Google sache où sont rangées vos pelles et vos râteaux ?

avatar vlsf1 | 

@Madalvée

Apple le sait aussi. Ce n’est qu’une adatation numérique des images sattelitr

avatar ziggyspider | 

Ce sont les municipalités qui vont apprécier, elles pourront facilement trouver les nouvelles constructions faites sans permis de construire, vérandas, piscines, cabane de jardin en dur, mansardes …

avatar misterbrown | 

@frankm

Je n'ai pas osé réinstallé Waze pour ça, il tue ma batterie dans tous les cas.

Google Map a toujours été pour moi un indispensable, même à l'époque de mon premier iPid Touch quand je visitais Venise avec la carte de la cité offline...

Aujourd'hui avec sa gestion des transports en commun, je n'utilise plus la RATP et pour me balader dans des centres commerciaux, comme celui Châtelet, il m'indique toutes les boutiques par étage!

Indispensable ! Irreplaceable !

avatar etienne2pain | 

@misterbrown

Pourtant les cartes hors-ligne de Google Maps ne st dispo sur iOS que depuis l’année dernière, non ?

avatar fredazou | 

Plans, Siri... on se tape ces daubes à la place de Waze, maps, Google Assistant.
Oui c’est présent sur l’iphone, mais moi je voudrais choisir GA en appuyant sur le bouton home, ou waze / maps dans Carplay.
Apple = retard = dépassé
Apple = entreprise plus riche du monde
Incohérence complète.

avatar pocketalex | 

@fredazou

si l'on cantonne tout Apple à son App de cartographie, je te donne mille fois raison (d'ailleurs, je n'ai jamais vu personne autour de moi utiliser cette application)

Si l'on se dit qu'Apple est plus qu'une entreprise qui fait une App de cartographie, je me permet de me porter en faux sur ton propos

avatar fte | 

@pocketalex

"Si l'on se dit qu'Apple est plus qu'une entreprise qui fait une App de cartographie, je me permet de me porter en faux sur ton propos"

On pourrait considérer la chose sous cet angle :

Google est une régie publicitaire. Il développe de produits d’analyse de l’audience et des outils de diffusion de publicité. Google le moteur de recherche est à la fois un outil d’analyse et de diffusion des publicités. Android un outil d’analyse. Etc. Google Maps n’est qu’un outil de plus dans son arsenal publicitaire.

Apple est un fabricant d’électroménager. Il développe des appareils pour les ménages aisés. L’iPhone est son produit principal, hub de l’électroménager domestique, téléphone, télécommande, terminal de poche universel, etc. Apple Plans n’est qu’une fonctionnalité de plus de son arsenal électroménager.

Dans les deux cas, la fonction de cartographie est très secondaire au business.

Pourtant l’un est objectivement remarquable, pour ne pas dire incroyable, alors que l’autre est médiocre et peine à convaincre quiconque (n’est-ce pas d’ailleurs l’un des premiers, sinon le premier, sujet d’excuses d’Apple ?).

Je pense qu’une très grande différence existe cependant. Google a besoin que Maps soit utilisé pour remplir sa fonction principale d’analyse de l’audience, directement ou pas ses API. Apple a besoin que Plans ait l’air cool en magasin, pas qu’il soit utilisé.

avatar webHAL1 | 

@fte :

Entièrement d'accord avec toi sur le comparatif entre Apple et Google. J'ajouterai qu'il est un peu décevant que Plans soit nettement moins bon que Maps, sachant que le développement logiciel est un domaine où la Pomme devrait être nettement meilleure que la firme de Mountain View. Que Google Maps soit meilleur dans la recherche d'adresses et de points d'intérêt, ça se comprend. Mais, pour le reste, Apple "devrait" être devant.

« Je pense qu’une très grande différence existe cependant. Google a besoin que Maps soit utilisé pour remplir sa fonction principale d’analyse de l’audience, directement ou pas ses API. Apple a besoin que Plans ait l’air cool en magasin, pas qu’il soit utilisé. »

Là encore, je suis 100% aligné avec toi.

Cordialement,

HAL1

avatar lepoulpebaleine | 

Et le truc insupportable c’est que Apple CarPlay impose Plan et interdit Google Maps.

Alors que pour la musique Spotify est bien autorisé par Apple CarPlay.

Conclusion - Apple sait que Apple Music est une daube mais n’a pas encore compris que c’était aussi le cas de Plan ?

Incompréhensible !

avatar fredsoo | 

@lepoulpebaleine

Tout à fait d'accord!
Le jour où Maps serait sur CarPlay, ça va être top.
Remarque c'est déjà fort appréciable sur iPhone.
Je bosse depuis plus de 20 ans dans le TRM, quelle évolution depuis la carte papier les adresses introuvables et j'en passe.
Maps et streetview don remarquable d'efficacité, d'autant que le référencement des entreprises tout secteur d'activité confondu permet même de se passer de l'adresse.
Un vrai bonheur au quotidien ?

avatar ecosmeri | 

@lepoulpebaleine

Les voitures qui ont carplay devrait avoir le gps integré non? Du coup je vois pas le probleme a moins sue l'on puisse pas utiliser carplay en meme temps que le gps de la voiture?

avatar lepoulpebaleine | 

@ecosmeri

Oui c’est vrai on peut utiliser le GPS du constructeur. Mais quand on est habitué à Google Maps, difficile de changer.

avatar Malvik2 | 

Très bel article une fois encore, bravo?

Personnellement c’est peut être con mais je trouve cela flippant que Google puisse cartographier quasiment le râteau que je vais poser sur le mur de mon abri de jardin, ou la piscine des gosses...de quel droit d’ailleurs ?
J’exagère un peu volontairement mais il est où le respect de la vie privé la ?

Chez mon frère par exemple, Google Maps affiche une belle vue plongeante sur son terrain et sa maison lorsque l’on active street view, avec même le chien dessus lol
De quel droit encore une fois ?
Ce que l’on demande à un GPS c’est de nous emmener à un point nommé sans effort de notre part, point.

Après c’est un avis purement personnel.

avatar fourcadegui | 

@Malvik2

Effectivement, je partage ton opinion. Chez ma sœur en street view, on voit mes parents avec leur voiture entrain de charger du matériel.
La voiture est clairement reconnaissable et mes parents aussi.

De quel droit Google vient s’immiscer dans la vie privé, quelle est l’utilité d’un tel niveau de détail.
(Rien a voir mais dans le genre intrusif, il y a aussi certaines pratiques avec des Drones qui sont a la limite de l’acceptable)

Alors oui, on peu peut être signaler a Google que cette capture en question est inappropriée mais s’il faut monitorer sur Street View l’ensemble des lieux où on passe et ceux de nos proches....on est pas rendu.

Voilà je raconte un peu ma life mais c’était mon coup de gueule ??

avatar Malvik2 | 

@fourcadegui

Bien sur, le problème c’est que j’ai l’impression que ça ne choque pas grand monde...
Perso je trouve cela complètement hallucinant, et en effet ce n’est pas à nous de surveiller si street view est intrusif sur notre vie privée ou non !

Je préfère de loin l’imprécision de Plan plutôt que la précision chirurgicale de Google qui sera bientôt capable de photographier mon slip quand je répartie la tondeuse dans le jardin lol
Pour revendre les données aux marques de fringues et m’orienter sur mes prochains choix de slibarts ?! ?

avatar fte | 

@fourcadegui

"Voilà je raconte un peu ma life mais c’était mon coup de gueule ??"

En Suisse Apple a été obligé légalement - loi sur les données privées très sérieuses en Suisse - de flouter plaques d’immatriculation et personnes.

Ce qu’il faut ce sont des lois qui protègent les personnes, pas un foutu état d’urgence devenu loi.

avatar Jeamy | 

@fte

Au Luxembourg aussi et sur demande à Google on peut demander à flouter des personnes et numéro de maison.
Il y a une loi et Google est sévèrement contrôlée

avatar vache folle | 

@fourcadegui

En Suisse, Google a arrêté StreetView suite à une plainte du préposé à la protection des données.

Les plaques d’immatriculation et les visages étaient parfois mal ou pas du tout masqué, ce qui est contraire au principe que la personne photographiée doit donner son accord pour être pris en photo.

Alors, ça manque parfois de prise de vue, mais on s’en porte pas plus mal.

avatar fourcadegui | 

@vache folle

Tout a fait. C’est pas plus mal que cela soit interdit (à mon humble avis)
Le cas que je relatais s’est justement passé en Suisse (canton de Neuchâtel) et on distinguait clairement l’ensemble. Cette loi était donc bienvenue.
Je me pose la question de la pertinence d’un tel niveau de détail par rapport à la gêne occasionnée. Le choix est vite vu tellement cela est intrusif.

avatar eastsider | 

@fourcadegui

Franchement qu est ce que ca peu foutre a qui que se soit qu on vois ta tronche ou celle de tes vieux ...? Fatigué parano !

avatar philipponna | 
avatar Pyjamane | 

Utilisons donc le meilleur des deux mondes :
. Plans en conduisant (bien plus fluide que Maps) ;
. Maps pour la topographic d'un lieu, ou pour regarder son quartier de haut.

avatar frankm | 

@Pyjamane

Plans pour le logiciel, Google pour les données. Soit retour à iOS 4 mais avec le modernisme de iOS 12. Je délire. Apple n’a pas conscience ou s’en branle

avatar cecile_aelita | 

100% d’accord
L’interface et l’optimisation (batterie data cpu...) de plan avec les donnés de google mal serait vraiment parfait ?
C’est dommage parce que avec le système d’extension on aurait pu s’attendre a ce que ça marche vraiment (utilisation des données des pages jaunes et autres services)

avatar eastsider | 

@frankm

Ios 6 , que dis tu.

avatar Splinter | 

Je ne suis pas sûr que le niveau de détails de Google Maps ait un intérêt.

Google est de toute façon spécialisée dans la collecte massive de données : ce n’est qu’un exemple de ce qu’elle fait.

Perso j’utilise Plans et ça me va très bien.

avatar frankm | 

@Splinter

Si. 3 ou 4 caractères dans la recherche : c’est trouvé

avatar vlsf1 | 

@Splinter

Je me disais pareil au début de l’article, et l’intérêt est évident dans la dernière partie.

J’ai comparé mon quartier sur Google Maps et Plans, sur Google y’a des commerces à des endroits précis, avec des batiments. Sur Plans ça a l’air de flotter au milieu du vide, surtout autour d’une place qui n’est pas délimitée sur Plans !

avatar fte | 

Dans mon village, j’ai signalé à Apple une erreur de tracé de chemin. Il y a 8 ans. Plusieurs fois à plusieurs mois d’intervalle.

Il y a 10 ans, TomTom avait cette même erreur, que j’avais signalée également chez eux, et Apple disait se fournir chez eux. Il y a 9 ans c’était corrigé chez TomTom.

C’est toujours faux sur Apple Maps aujourd’hui.

Google n’a jamais été faux.

J’ai signalé diverses erreurs à Google en 15 ans. Toutes ont été corrigées en quelques semaines maximum...

Bref. Apple Maps est rangé dans le dossier à garbage inamovible d’Apple.

avatar frankm | 

@fte

Apple a le même comportement pour les logiciels. Combien de putain de fois je leur ai dit que l’application Vidéos iPhone / iPad n’affichait plus les affiches des films perso. L’affiche était présente à la recherche avec Siri pourtant. Et bien 5 ans après jamais corrigé. Et pour cause c’est l’application TV qui aujourd’hui remplace Vidéos et corrige le problème. S’ils ont un trucs en tête ou décidé que, il n’y aura aucune correction aucun effort.
Lecteur DVD sur Mac est considéré has been donc il n’aura jamais AirPlay

avatar fte | 

@frankm

Idem avec le bugtracker btw.

J’ai des bugs ouverts sur WebObjects jamais corrigés et jamais fermés malgré l’abandon du produit. Ils laissent pourrir. Compost ?

Plus gênant, des bugs ouverts par exemple sur CoreData depuis 5 ans au moins, toujours ouverts, jamais corrigés...

Passons. C’est dimanche, je n’ai pas envie de m’énerver.

avatar mat 1696 | 

@frankm

Même chose avec Rappels qui, depuis iOS 8 ne masque plus automatiquement ceux signalés comme terminés (en cochant la petite case), alors que ça fonctionnait très bien avant et fonctionne encore très bien sur macOS.

Seules solutions pour que ces rappels se masquent:
- Killer puis rouvrir l'app (pas très "Apple" vu qu'ils insistent pour qu'on ne ferme pas toutes les app dans le multitâche)
- Ou Tapoter sur la bouton en bas "Afficher les rappels terminés", puis à nouveau "Masquer les rappels terminés".

Cela fait aussi depuis iOS 9 que je le signale... mais toujours rien (y compris dans iOS 11 où, sauf erreur ce bug n'est tout pas corrigé. D'ailleurs est-ce que qqn peut contrôler sur cet OS svp?)

avatar debione | 

La même avec une rue qui passait il y a 8 ans devant mon boulot, et qui à été condamné au profit d'une place... 8ans que cette route n'existe plus, 8 ans que pour Apple il n'y a pas de problème, c'est bien une rue... Je crois qu'après une année, open street l'avait corrigé, et dans la foulée Google... Par contre Apple...

avatar Phoenixxu | 

@fte

C’est amovible maintenant.
Depuis iOS 10 ou 11 ?

avatar fte | 

@Phoenixxu

Pas amovible. Masquable. Comme la merde sous le tapis.

J’aimerais désinstaller le junk.

avatar Antiphon | 

@fte
Même expérience. Sur Plans, le contour du bois de Vincennes (!) était erroné. J’ai remonté l’info à Apple à plusieurs reprises durant des années. Ils viennent juste de corriger.
Là, je viens de me rendre compte qu’ils localisent des commerces le long de ce même bois, alors qu’ils sont bien avenue Daumesnil, mais à plusieurs km de distance, non pas près du bois de Vincennes, mais de la Bastille. Info remontée également…

avatar fousfous | 

Au moins c'est lisible sur plan...
Et c'est fiable, contrairement à google map qui envois encore les gens dans des impasses en confondant passage pour piéton et route.

avatar fte | 

@fousfous

Il y a quelques années, j’étais jeune et fou et je croyais encore en la Pomme, Apple Maps m’a amené sur une route magnifique en Bretagne, de sable, inondable à marée haute, et ce n’était pas marée basse. Ça montait. Vite.

La même année sauf erreur, ce même machin nous a tracé un itinéraire à travers pâturages pour nous amener à un village inaccessible en voiture dans les Alpes.

Je n’en tire aucune conclusion cependant. Deux cas isolés. Ça montre juste qu’il y a des glitches.

avatar vache folle | 

@fte

Z’êtes patient. Moi, la première erreur aurait suffit à bannir à tout jamais Plan.

J’ai testé les 2 à Genève à l’arrivée de Plan sur iOS. Autant dire que ce dernier fait partie des applications Apple que je n’ouvre jamais.

Ça fait trop longtemps pour me souvenir du lieu que j’avais comparé, mais mon choix a été fait à l’époque, et je n’en ai plus changé.

avatar daxr1der | 

@fousfous

Relis le sujet, si tu aimes les appli dépassées...

avatar Sgt. Pepper | 

Cela n’a pas trop de sens pour moi

on peut faire l’exercice de comparer tous les services Apple (message, calendar, tâches,..)
Et effectivement ceux d’Apple ne sont pas les plus avancés, ni plus sexy.

Mais comme pour tout le reste je les utilise car cela fait ce que je demande avec confidentialité.

Pour moi Plan fait parfaitement le job ?

(Pas besoin partager mes déplacements à Google avec Maps ou Waze pour avoir en plus la forme des bâtiments qui me sert à rien )

Me Manque qu’une partie Web sous iCloud

avatar Rastaman971 | 

Confidentialité avec le Patriot Act ? Oui mais bien sûr.

avatar gabou009 | 

Vous savez que Google utilise des données satellites publiques? Des centaines de satellites américains, russes, chinois et européens scrutent le globe en tout temps pour être au courant de tout ce qui se passe en temps réel. Google ne fait que classifier ces données qui existent déjà et qu'Apple n'a, on dirait bien, pas l'intention d'utiliser. C'est la base de l'article.

Par contre, il est vrai que Google utilise ensuite le service pour recueillir les informations de localisation des utilisateurs. Un utilisateur de ces services serait bien surpris de voir ce qui est collecté dans l'Historique personnel... https://myactivity.google.com/

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