Les apps 15 fois plus populaires que les iBooks

Anthony Nelzin-Santos |

Il y a trois ans, Steve Jobs prenait la parole pour mettre en doute la pertinence de l'Amazon Kindle : « peu importe si le produit est bon ou mauvais, le fait que les gens ne lisent tout simplement plus ». À la présentation de l'iPad 2 pourtant, le PDG d'Apple se réjouissait de ce que 100 millions de livres électroniques se sont vendus sur l'iBookstore en 11 mois. Steve Jobs s'est-il à nouveau déjugé ? Les choses sont un peu plus compliquées que ça, comme le fait remarquer Horace Dediu d'Asymco.

skitched

Onze mois après les lancements respectifs de l'iTunes Store et de l'App Store, il s'était vendu cinq fois plus de morceaux de musique et quinze fois plus d'applications qu'il ne s'est vendu de livres électroniques. Il faut certes télécharger l'application iBooks pour avoir accès à l'iBookstore, ce qui peut expliquer une partie de la perte, mais le fait est là. « Les livres sont un média vieux de 400 ans, les morceaux de musique ont une centaine d'années alors que les apps n'en ont pas plus de 10. Pendant plus de trois siècles, le livre a eu le monopole du divertissement personnel. Les données de téléchargement montrent à quel point un nouveau média bouscule un ancien. »

skitched

Steve Jobs avait donc raison, « les gens ne lisent tout simplement plus ». Ou peut-être le font-ils différemment, de manière plus fragmentée, dans les applications.

avatar joinman | 
Yes !...
avatar RaZieL54 | 
"Pendant plus de trois siècles, le livre a eu le monopole du divertissement personnel." Tiens pour une fois que les choses sont identifiées clairement. Effectivement, on avait tendance a l'oublier - ou a vouloir le faire oublier -, mais si l'industrie du divertissement gesticule tant a propos de l'ecrit, c'est bien que c'est le premier de ses produits. Paradoxalement, c'est le dernier produit encore captif et contrôlé par cette industrie, aux méthodes scélérates et maffieuses, à voir des tentatives sérieuses pour le libérer de ce carcan. Ceci dit, il est plus que téméraire d'affirmer que puisque il se vend que 10 millions de bouquins par mois sur l'iPad c'est une preuve que les gens ne lisent plus. Il y a aujoud'hui 15 millions d'iPad sur le marché et que ces 15 millions soient responsable des ventes de 100 millions de bouquins est tout sauf négligeable. De plus les gens ne sont pas encore passés a l'idée du livre electronique et l'ecrasante majorité des ventes se fait sur papier... ALors Jobs a t il raison ou tord dans cette affirmation? Oui il se sontredit lui meme: pour Apple le marché de l'ecrit est stratégique, sinon pourquoi prendrait elle le risque de s'attaquer a une aussi puissante maffia que celle de l'edition? Elle a deja assez a faire avec les autres branches de l'industrie du divertissement. Ensuite, les catégories moyennes et élevées de la société consomment énormément d'écrits et plus on monte en niveau plus le livre est présent. Les jeux et applications bénéficient de la nouveauté et d'un achat de population jeune, pour l'instant. Pour l'avenir avec la popularisation de l'iPad, le nombre de livre devrait augmenter considérablement, c'est pour ca qu'il s'agit d'un enjeux stratégique autant pour Apple que pour l'industrie du divertissement. Par contre Jobs a aussi raison, avec l'émergence de l'informatique, la lecture sur papier a sérieusement diminué, bien qu'elle ait globalement augmenté sur écran. il y a 50 ans ont pouvait se débrouiller en étant analphabète, aujourd'hui c'est presque impossible... Il a aussi raison dans sa réflexion par rapport aux liseuses, leur avenir est marginal. Par contre un outil comme l'iPad donne une nouvelle dimension au livre, peut etre pour reprendre un theme a la mode on peut parler de l'arrivée du livre 2.0. Alan Kay a inventé le Dynabook, Apple vient de l'incarner un peut plus, mais il reste a concrétiser la nouvelle génération de livre...
avatar ph94240 | 
Je dirais surtout que les tarifs des livres ne sont pas appropriés. Pour être attractifs, ils devraient se rapprocher du prix d'un livre de poche pour les romans par exemple. Le développement de livres "multimédia" pourraient également changer la donne mais cela est visiblement plus réaliser sous forme d'App que d'eBook (cf Alice au pays des merveilles) Bref, je suis séduit par le principe mais cela reste trop cher, je continue donc d'acheter du poche à 6 ou 7 €. Et pourtant, les 3 ou 4 1ers chapitres offerts pour "rentrer dans le livre" sont pourtant souvent de bons déclencheurs d'achat.
avatar neoantho | 
Mais c'est l'analSe la plus idiote que j'ai vu drpuis longtemps... On confond complètement le contenu et le contenant. "Les morceaux de musique ont une centaine d'année" qu'est ce que ça veut dire? La musique a probablement 10000 ans et existait bien avant le livre... J'imagine donc que ce que ce monsieur veut dire c'est que la musique "sous forme de chansons" ou quelque chose comme ça? Eh bien non, ça ne change rien... Il y a toujours eu des chansons. Alors le fait qu'ils soient enregistrés. Là d'accord... Mais le fond, c'est la musique... Le fond du livre, c'est son texte. Donc on ne lirait plus du texte trop long... Le cinema s'y est substitué? Possible dans une certaine mesure... Mais qu'en est-il du fait de ne pas envisager la lecture sur un écran! C'est quand même assez culotté de dire qu'on ne lit plus parce que la version électronique ne se vend pas. A cote de ça, les librairies existent toujours... Et pas qu'un peu.
avatar neoantho | 
En outre, pourquoi le livre aurait tenu 500 ans, et plus maintenant? Les 100 de la musique c'est pas trop vieux aussi? Bah oui, arrêtons avec ça aussi... Faites plus de musique, ça sert à rien... Ce qui a sa raison d'être dure tant qu'il y a des hommes. Se transforme... Mais dure.
avatar bmxeur91 | 
En même temps vu le peu de choix (en Suisse il n'y a que les livres du projet Gutenberg, rien d'autre!) et les prix élevés, c'est logique.
avatar Dila | 
Le temps que j'ai gagné Grace a mon iphone (mails, infos, divertissement....) je le passe entre autres a la lecture, sur du papier. Grace a Steve j'ai enfin le temps de lire !! Mais Ca ne rentre pas (encore...) dans sa poche !
avatar valentinnb | 
J'aurais aimé avoir l'accès aux bouquins en anglais car il y a des livres qui ne sont pas accessibles en vf. De plus, l'offre de la Pomme dans ce segment que ce soit en français ou en anglais, reste très très faible par rapport Kindle à ce jour.
avatar Satoral | 
Hum… la France est quand même un cas très particulier, et il faut prendre en compte que les leaders du marché e-book vont à peine arriver en Europe à la fin de l'année (je pense surtout à Amazon Kindle, qui draine 50% du marché minimum). L'Europe, malgré tout, contribue déjà à 10% du CA global du livre numérique (le milliard de dollars devrait être atteint cette année, la croissance est à trois chiffres). Le livre numérique est le seul média "texte" qui enregistre une hausse là où les ventes de papier n'en finissent plus de s'effondrer. Pour résumer, Amazon vend plus d'e-books que de paperbacks aux USA (couverture souple, format populaire car prix abordable [environ 15dolls en moyenne]) et ce, sans prendre en compte le téléchargement de livres gratuits. Même chose chez Barnes & Noble, alors que leur PDM avec le Nook Color est pas aussi étendue et qu'ils ont pléthore de magasins en dur qui vendent beaucoup de livre papier à travers tout le pays. Borders est quasiment en faillite et a décidé d'axer sa stratégie future sur le numérique… En France, peu d'éditeurs d'échelle nationale s'engagent à fond, offrant donc un catalogue restreint. Les prix sont un problème et je passe toute la politique qui favorise le livre papier. Maintenant, je pense aussi qu'à terme, il faudra que les éditeurs et auteurs offrent des choses qui se différencient du format papier, pour donner une légitimité au format numérique qui ne tienne pas sur les avantages typiques (ceux du MP3/AAC, du DIVX/MPEG). Au contraire de l'industrie musicale et cinématographique, le numérique est une énorme chance de révolutionner la conception du livre. En offrant du livre numérique qui ajoute une valeur ajoutée qu'il sera impossible de retranscrire sur le papier, les choses commenceront enfin à devenir sérieuses. C'est ce que certains s'efforcent de faire et ils travaillent dur pour créer ce schisme, cette rupture. Les prix seront abordables, et il y aura un respect du lecteur évident. Je ne peux pas en dire plus à ce sujet, étant impliqué dans la chose, mais je pense que ce sera intéressant de voir les réactions. Et non, on ne parle pas d'apps animées qui sont juste une surcouche eye-candy adaptée pour rajouter une valeur superficielle et artificielle au texte. On parle réellement de penser la narration différemment et d'utiliser toutes les possibilités (vivement ePub3, même si on peut déjà le faire avec ePub2 dans la plupart des cas) à disposition pour surprendre les lecteurs réguliers, ré-intéresser ceux qui ne lisent plus et donner une autre vision du e-book.
avatar powerjaja | 
iBooks trops chers! Quitte à alourdir ma valise quand je pars en vacances, je préfère me payer pour le moment un vrai bouquin papier que je peux preter ensuite. Plutot que la version ebooks au meme prix coincee dans iOS.
avatar SuBWaReZ | 
La différence avec iTunes ou l'App Store, c'est que pour les livres Kindle est disponible sur iPad et propose une grande offre pour les livres en Anglais. Depuis que j'ai un iPad, je l'ai utilisé pour lire un grand nombre de magazines (abonnement Relay) et pour lire la presse. Mais en revanche aucun livre pour l'instant. Et pourtant j'en ai téléchargé une centaine libres de droit. J'en ai acheté un sur FnacBook, pas encore lu. Manque d'offre en langue française sur l'iBook Store et Kindle. Et puis les prix sont finalement élevés. Les éditeurs devraient considérer le livre numérique comme le livre de poche: prix bas, ventes en volume, sortie différée. Et un livre de poche, ce n'est pas un exemplaire de La Pléiade, aucun plaisir du papier à revendiquer...
avatar neoantho | 
@ steph_a_paris : Ce n'est pas parce qu'un livre de poche est de facture plus grossière qu'une pléiade qu'il n'y a "aucun plaisir du papier". Le simple fait d'être sur du papier est déjà, suivant l'utilisateur, un plaisir, ou un confort. Et c'est surtout le plaisir de l'objet, non pas parce qu'il est particulièrement beau, mais parce qu'il est matériel, échangeable, palpable.
avatar Mezura | 
Les applications n'ont pas plus de 10 ans? On peut effectivement dire n'importe quoi, mais décréter que l'informatique a démarré en 2001... Ceci suffit amplement à totalement décrédibiliser le propos!

CONNEXION UTILISATEUR