L'App Store ou pourquoi Apple s'est lancé dans la pub

Christophe Laporte |

À l'occasion de la conférence des développeurs (WWDC), Steve Jobs a annoncé un chiffre assez impressionnant à première vue : depuis le lancement de l'App Store, Apple a reversé plus d'un milliard de dollars aux développeurs. Par conséquent, sa plate-forme de téléchargement a généré un chiffre d'affaires de 1,4 milliard de dollars.

Avec ces données, Gene Munster parvient à extraire des statistiques assez intéressantes. Se basant sur le classement des 50 applications payantes les plus téléchargées, il part du principe que le prix moyen d'un logiciel sur l'App Store est de 1,49 $. Il estime par ailleurs que 8 logiciels téléchargés sur 10 sont gratuits.

L'analyste de Piper Jaffray a ensuite tenté de déterminer le bénéfice qu'Apple faisait lors de la vente d'une application au prix moyen de 1,49 $. 70 % de cette somme est reversée au développeur, soit 1,04 $. Les 45 cents restants sont partages entre les frais bancaires (0,23 $) et le coût de traitement (0,02 $). Selon Gene Munster, Apple empoche 0,23 $ sur un logiciel vendu à 1,49 $, soit 14 % de la somme totale.

D'après lui, Apple a donc gagné avec l'App Store environ 181 millions de dollars depuis sa création. Dans la réalité, ce chiffre est sans doute nettement moindre. Il n’intègre pas les frais générés par les applications gratuites.

Bref, cette étude permet de comprendre pourquoi Apple a changé son fusil d'épaule dernièrement et s'est lancé sur le marché de la publicité. Interrogé sur iAd, Steve Jobs a expliqué qu'Apple s'était lancé dans ce business afin de permettre aux développeurs de gagner plus d’argent. Or, avec le système mis en place par Apple, plus les développeurs gagnent de l’argent, plus elle en profite…

[via Fortune]

avatar 2fast | 
"D'après lui, Apple a donc gagné avec l'App Store environ 181 millions de dollars depuis sa création. Dans la réalité, ce chiffre est sans doute nettement moindre. Il n’intègre pas les frais générés par les applications gratuites." Bin oui. Et c'est évident que l'App Store n'est pas la "vache à lait" que certains trolls nous décrivent... Mais ça leur fait plaisir, et ça leur donne une bonne fausse raison pour l'exclusion de Flash de la plateforme.
avatar pr0de | 
C'est une nouvelle qui me fait penser qu'Apple n'est pas si dégueulasse que ça. M'enfin on comprend le sens d'iAd : rejoindre le business de Google basé sur la pub.
avatar nemrod | 
Il me parait clair que les applications gratuites apportent une certaine attractivité à cet Appstore. Déjà, pour y accéder, il faut acheter un des appareils mobiles d'Apple (donc $$$$$ pour Apple), et ensuite d'applications gratuites les gens ont tendance à se laisser tenter vers des applications payantes (donc re $$$$$ pour Apple). Bref, l'Appstore dit bien ce qu'il veut dire, de toute façon, malgré qu'il y ait des applications gratuites, si on tient compte du système dans son ensemble (avec les ventes d'appareils, notamment d'iPhone) ça reste une énorme pompe à fric, et la pub à la sauce Apple va encore amplifier les choses.
avatar 2fast | 
Aaaah cette capacité à tout confondre volontairement pour pouvoir sortir les grands mots genre "pompe à fric". Évidemment que l'App Store est un argument de vente. Mais il paraît que les concurrents ont aussi le leur, et qu'Apple n'oblige personne à acheter l'iPhone. Je ne vois pas la "pompe à fric", juste un produit et un service compatible. Et le fait que " les gens ont tendance à se laisser tenter vers des applications payantes", il faudrait déjà le démontrer plutôt que de l'affirmer, d'une part, et d'autre part, ça n'annule pas pour autant les frais provoqués par les applications gratuites. Mais au prochain message tu me parleras du fait qu'il faut un Mac pour programmer, et des 99$ d'adhésion, histoire de mélanger encore plus de choses. Ici, on parle d'App Store. Et NON, l'App Store en lui-même n'est pas une "pompe à fric".
avatar ArthurJ972 | 
@divoli, ce que tu viens de dire est ... pas super intelligent... Il ressort de cette analyse que 14% du prix d'une appli va dans la poche d'Apple, POINT... Apres les sous percu garce a l achat du device, osef... On parle de l'APP.STORE... ne mélangeons pas tout...
avatar pr0de | 
@divoli : HS, va troller sur l'article approprié.
avatar nemrod | 
Ben non, on ne s'en fout pas. Si tu n'arrives pas à considérer le système dans son ensemble, qui est TRES lucratif pour Apple, je ne peux rien faire pour toi.
avatar Neomac | 
En même temps une boîte comme Apple n'a pas mis l'AppleStore en place juste pour les beaux yeux des utilisateurs, ya forcément un intérêt financier derrière, une entreprise cherche à faire de l'argent avant tout, ensuite 70% pour les développeurs ça me paraît pas si mal, les artistes touchent moins que ça sur le prix d'un CD il me semble, après le consommateur adhère ou pas à l'AppleStore même s'il n'a pas vraiment le choix s'il a un iBidule, mais là c'est un tout autre débat.
avatar pr0de | 
@divoli : Oui, c'est sûr, l'Appstore c'est un intérêt financier comme les autres. Mais la nouvelle explique juste pourquoi Apple, pour gagner de gros sous, a plutôt intérêt à aller sur le terrain de la pub. Alors il n'est pas nécessaire de mettre du feu aux poudres comme pour l'article sur Valve et les incompatibilités avec Mac OS 10.6.4.
avatar guizmo47 | 
divoli, toujours aussi passionnant d'originalité...
avatar phychi | 
@ Oomu En partie d'accord sur la minuscule activité... C'est une activité qui génère probablement (comme l'iTunes Store dans son ensemble probablement) un faible chiffre et des coups importants de management et d'architecture. Donc peu ou pas rentable en tant que telle Mais... L'intelligence de la stratégie suivie par Apple depuis l'iPod c'est d'avoir compris le lien contenant-contenu et d'avoir su le mettre en musique (et en vidéo et en apps... :) Et effectivement le core business d'apple reste la conception et la vente de "devices" (extension de leur métier originel de constructeurs informatique, mais depuis bien longtemps avec les Newton, Quicktake, etc...) Or pour vendre ces produits (rentable et encore heureux désolé Mr Divoli mais une entreprise qui ne fait pas de profit coule) ils s'appuient sur cette intégration qui facilite "l'expérience utilisateur" pour reprendre la logomachie en vogue... iAds ne sera probablement qu'une pierre de plus de cet édifice qui compte des briques dépendantes les unes des autres. Et peut être aussi la "guerre" avec Google n'est-elle qu'une illusion : finalement Apple leur a tiré une belle épingle du pied en leur permettant de racheter AdMob sans se retrouver épinglé par les autorités de la concurrence... et au final, Apple est et restera un fabricant de devices diversifié et Google un vendeur d'espaces pub diversifié...
avatar m_enfin | 
Google tire tout son argent de la pub mais à l'avenir ça sera complètement faux. Google étant ses tentacules dans toutes les industries possibles et se met à la vente. - Google News va proposer du contenu payant. - Android Market également: Tablettes, smartphones, TV et tout autre device. En soi de l'Android on en trouve même dans des voitures. - L'extension de Google Books: Google Editions qui va proposer d'emblée plus de 12 millions de livres. - Google Chrome Webstore qui permet d'installer facilement des applications web riches dans son navigateur Chrome et dans son OS Chrome OS. (et ça risque de bien péter ça). - Google Music: la vente de musique en streaming, qui deviendra accessible aisément par des apps Chrome sur le Chrome Web Store, sur Android (donc la TV également). Et pour les autres aussi. Disons que Google n'a jamais fait de restrictions. Là ou ton bouquin acheté sur Apple, tu le liras sur des devices Apple. Tandis qu'un Google Editions sera lisible sur tous les devices. Google diffuse les outils pour tous, en général, je pense que c'est difficile de contredire cela. Un exemple simple: Google Voice: leurs vidéos de présentation sont autant sur le Nexus One que sur iPhone. C'est impossible qu'ils s'arretent à un seul OS, Google est dispo partout, donc tout le monde a accès aux services Google, peu de sociétés peuvent en dire autant... - Google Apps Marketplace: Google Apps pour entreprise et vente d'apps par des tiers par le biais du marketplace. Les Google Apps commencent peu à peu à s'imposer dans ce marché, mais il faut du temps, l'emprise de Microsoft est très grande. - Vente de matériel: Nexus One qui commence un peu à se vendre (beaucoup moins que les autres superphones Android certes). Ils posent tous les pions, et beaucoup d'entre eux vont peu à peu s'imposer. Et tout ceci, c'est en 2010... Et pour couronner le tout, la publicité. La stratégie de Google est très intelligente, ils sont très loin de se reposer sur leur lauriers. La gratuité est payé par la publicité (et Dieu c'est que c'est rentable, suffit de voir les bénéfices de Google sur la publicité) et le reste est payant et devrait bien rapporter, sans aucun doute. La montée en puissance d'Android et de Chrome permet à Google de propulser complètement ses actuels et futures services dans l'univers de la mobilité principalement, mais également sur des plateformes complètement différentes (la TV est un exemple, le navigateur Chrome également). Apple n'a pas aidé Google, pour Admob. Apple a aidé involontairement Google c'est différent. L'emprise de la publicité chez Google devient alors simplement énorme alors qu'elle était déjà impressionnante. J'ai quand même beaucoup de mal à voir qui pourrait arrêter Google sur leur lancée... Tant mieux moi je souhaite pas qu'ils s'arrêtent.
avatar pr0de | 
@ tap : D'ailleurs j'y vois un grand avantage à ce nouvel empire : M$ va péricliter, Apple restera en marge et on pourra continuer à faire mumuse sur nos Mac chéris sans s'inquiéter des virus et hardware douteux. Tout est bien calculé.

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