Comme attendu, les tablettes ne manquent pas au CES de Las Vegas. Mais chez la plupart des constructeurs, on en est encore au stade de la démonstration de prototypes ou de produits sur le point d'être commercialisés. C'est un peu le salon des tablettes qui sortiront "bientôt".

Contrairement à Apple, ces fabricants sont tributaires de Google et de l'arrivée d'Android 3.0 "Honeycomb", plus adapté à ces appareils. D'aucuns, comme Samsung, ont passé outre les recommandations du patron d'Android et tâché de profiter des fêtes de fin d'année pour s'installer les premiers sur ce marché. Et tant pis (pour le client) si leurs premières tablettes risquent de ne pas pouvoir évoluer facilement (lire aussi Android : Honeycomb préférerait les tablettes dual core).

Les autres (Toshiba, Lenovo, Asus pour ne citer que les plus connus, on attend encore l'annonce de Motorola) font assaut d'annonces et de présentations, mais ils donnent rendez-vous au printemps prochain avec Android 3. Et en attendant, certains s'appuient sur Windows 7 pour étoffer leur catalogue. Tant pis là aussi si ce système n'est pas non plus taillé pour les tablettes. Pas plus que les processeurs Intel utilisés, puisque le fondeur travaille à une version optimisée de sa gamme Atom. Cependant, la plateforme Oak Trail d'Intel n'arrivera que dans les tout prochains mois.

Neuf mois après le lancement de l'iPad avec son OS maison et sa puce ARM customisée en interne on mesure à nouveau l'avance prise par la Pomme sur ce marché. Le patron d'Asus a beau jeu de dire - lors de sa conférence du CES - qu'Apple est très forte dans l'innovation, mais faible lorsqu'il s'agit du choix de produits, cette politique d'une gamme réduite et intégrée en matière de technologies a le mérite d'être claire, plus cohérente que certains hybrides présentés et plus détachée de contraintes externes.

Toshiba lancera donc sa seconde tablette Android au printemps prochain avec Honeycomb, tant le nom que le prix ne sont pas encore communiqués. Son produit fonctionnera avec le Tegra 2 de Nvidia, un chipset avec une puce à deux coeurs.

Son écran 10" en 1280x800 utilisera un système censé booster l'image et lui donner l'apparence de la haute définition. Elle comportera aussi deux webcams, de l'USB, du mini-USB, un port SD et de l'HDMI.

Asus avait pré-annoncé plusieurs tablettes, privilégiant un mix entre Android et Windows 7 et des écrans 7, 10 et 12". A l'origine du phénomène de netbook qui, à certains égards peut souffrir des tablettes, Asus ratisse large.

Certains modèles ont quelques originalités. Les Eee Pad Transformer et Slider (886 grammes, ci-dessous) sont équipés d'un clavier, optionnel pour l'un, intégré et glissants sous l'écran pour l'autre. Des claviers qui participent à augmenter l'autonomie à 16h via une batterie intégrée. Là aussi c'est Nvidia avec son Tegra 2 qui offre le moteur et on a de l'HDMI, de l'USB, deux webcams et une option de module 3G pour le second modèle. Un Tegra 2 dont le patron d'Asus a clamé qu'il était deux fois plus rapide que l'A4 d'Apple.

L'autre originalité chez Asus est son Eee Slate EP121. Cette fois c'est Windows 7 Home Premium qui est à la manoeuvre sous un écran 12,1". On passe sur un processeur Intel Core i5 dual core, 4 Go de RAM et un SSD de 32 ou 64 Go pouvant être complété de cartes SD (1000$ ou 1100$ selon la capacité SSD).

Enfin, le modèle 7", que l'on peut comparer à une Galaxy Tab, baptisé EeePad MeMo n'utilisera pas le Tegra mais un dual core 1,2 GHz quand même, signé Qualcomm. Il sera accompagné d'un stylet avec des applications de prise de notes et de dessin. Avec la particularité que ce stylet sera sensible à la pression.

S'agissant des tablettes Android, Asus attend Honeycomb et les vendra entre mai et juin, tandis que le modèle avec Windows sortira à la fin du mois. Les prix sur les modèles Android démarrent à 400$ avec la 7" (qui entend concurrencer la Galaxy Tab avec un processeur mono coeur SnapDragon), jusqu'à 700$ sur les 10" et leur Tegra 2.

Lenovo prépare lui aussi une tablette avec Windows 7 dotée d'un écran 10" en 1280x800. Elle pourra être utilisée avec un stylet en plus des contacts tactiles pour sa part elle attend la disponibilité d'Oak Trail, une version du processeur Atom d'Intel conçu pour concurrencer ARM. Ce qui amène sa sortie à l'horizon du mois de mai. Un autre produit est dans les tuyaux, déjà présenté par le passé, l'IdeaPad U1 Hybrid. Lorsqu'on détache la tablette (la "LePad") on a Android sur un écran 1280x800 de 10,1".

Mais lorsque la tablette est raccrochée à son dock-clavier, c'est Windows qui prend la main, motorisé par une puce Core i5 1,2 GHz avec option i7. La bascule entre les deux est quasi immédiate.

Après, il reste à voir dans quelle mesure il est pratique ou tout simplement pertinent de switcher ainsi en permanence entre deux OS complètement différents, avec leurs applications propres (on a une petite idée de la réponse…). L'ensemble coûterait l'équivalent de 1300$. Il attend lui aussi Honeycomb pour sa sortie aux États-Unis.

Via Pocket-Lint - Electronista - Engadget